Renault et Stellantis dénoncent une faveur de Bruxelles à l’industrie allemande
ARTICLE. Dans un entretien au Figaro, Luca de Meo et John Elkann, respectivement présidents de Renault et Stellentis dénoncent une réglementation européenne favorable à l’industrie allemande.
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Depuis plusieurs années, le marché automobile français tire la langue. En avril, il s’est vendu 138 696 voitures, 5,63 % de moins que pour le même mois de l’année précédente. Et le phénomène frappe l’Union européenne dans son ensemble, avec seulement 15 millions de véhicules vendus en 2024 contre 18 en 2019. Les constructeurs européens font grise mine, craignant les velléités dominatrices de l’industrie automobile chinoise. Dans un entretien accordé au Figaro et publié le mardi 6 mai, les présidents de Renault et Stellentis, Luca de Meo et John Elkann tirent la sonnette d’alarme : « Le sort de l’industrie automobile européenne se joue cette année », affirment-ils.
Si le nombre de ventes chute, c’est en partie lié à la hausse des prix particulièrement sensible depuis la crise sanitaire en 2020. La pénurie des microprocesseurs avait permis aux constructeurs d’augmenter significativement les prix. Mais ils ne seraient pas les seuls responsables. « Entre 2015 et 2030, le coût d’une Clio aura augmenté de 40 %. Cette augmentation est à 92,5 % attribuable à la réglementation », affirme Luca de Méo. Une réglementation qui pousse à l’agrandissement de la taille des voitures. En 2000, leur dimension moyenne était de 4,16 m, elle est désormais de 4,36 m. Dans les années 80, les voitures de moins de 4 m représentaient 50 % du marché contre 5 % désormais.
« Chez les constructeurs européens, il y a deux écoles de pensée. Celle de Stellantis et du groupe Renault, qui pèsent à eux deux 30 % du marché, et qui veulent produire et vendre des voitures populaires en Europe et pour l’Europe » explique Luca de Meo, qui ajoute : « Et celle des marques premium, pour lesquelles l’Europe compte, certes, mais dont la priorité est l’exportation. Depuis vingt ans, c’est leur logique qui a dicté...