C’est une crise qui n’en finit plus. Fille de la crise sanitaire en 2020, la période de tension que rencontre l’automobile n’a pas connu de sursis et le secteur continue de s’enfoncer, année après année. En mai 2025, il s’est vendu 124 000 voitures particulières en France. Plus inquiétant, entre 2024 — année déjà morose pour l'industrie — et 2025, le marché est en baisse de 12,3 %, plongeant les constructeurs dans le rouge.

Depuis 2019, dernière année non affectée par une crise internationale de grande envergure, la baisse des ventes affole les compteurs. Cette année, 2,2 millions de véhicules neufs ont été vendus, contre 1,6 million (d'après les estimations) pour l’année 2025. Une baisse qui atteindrait les 27 % en l’espace de 6 ans. D’après Flavien Neuvy, économiste spécialisé du secteur automobile et directeur de l’observatoire Cetelem interrogé par BFM, en 1990 « on avait à peu près 7 à 8 % des ménages qui achetaient une voiture neuve chaque année ». Mais désormais « on est plutôt autour de 2 % des ménages, ça veut dire que les gens n’achètent plus de voitures neuves ».

Les ménages français n’ont plus les moyens d’acheter neuf, ou tout du moins, l’investissement paraît aujourd’hui trop risqué. Entre 2020 et 2024, d’après l’Institut mobilités en transition, le prix des véhicules neufs a progressé de 24 % en 5 ans, soit environ 6 000 euros en moyenne. Au rayon des progressions et d’après les données de AAA data, seules les hybrides rechargeables connaissent une baisse de tarifs, mais il s’agit des voitures les plus chères du marché – de très loin, à 51 900 euros en moyenne. Les voitures diesel ou essences connaissent une flambée de prix d'environ 28 %. Quant aux électriques, leur prix a explosé, une augmentation de l’ordre de 59 %....