Sous-marins australiens : Donald Trump prêt à bazarder l’alliance AUKUS
ARTICLE. Le président américain a demandé au Pentagone de réexaminer le volet de l’accord AUKUS sur les sous-marins promis à l’Australien. De son côté, Canberra tente de faire bonne figure. Mais le destin pourrait bien être un brin taquin vis-à-vis de l’Australie, quatre ans après le coup de poignard planté dans le dos français.
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C’est peut-être le début d’une nouvelle déconvenue pour Canberra. Après avoir rompu le « contrat du siècle » avec la France pour la construction d’une flotte de 12 sous-marins conventionnels, au profit d’une alliance avec les États-Unis et le Royaume-Uni, l’horizon ne cesse de s’éloigner pour l’Australie. D’après une information du Financial Times, confirmée par un porte-parole du ministère australien de la Défense ce jeudi 12 juin, l’administration américaine a indiqué que le Pentagone va réexaminer le pacte tripartite AUKUS conclu en 2021.
Cet accord de 240 milliards de dollars (environ 206 milliards d’euros) prévoit la fabrication de huit sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) pour la marine australienne, dont trois, de classe Virginia, devraient être fournis par les États-Unis entre 2032 et 2038. Les cinq autres de type SNA devraient être issus du programme de coopération industrielle SSN-AUKUS entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Le programme prévoit aussi la cession de trois SNA américains du type Virginia en guise de solution temporaire en attendant la livraison des premiers et l’utilisation de la base navale australienne de Stirling par les navires américains et britanniques. Un deal bien moins avantageux pour les Australiens que les douze sous-marins à propulsion conventionnelle de classe Barracuda [ou Attack] construits par le français Naval Group pour un montant de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros). Mais il faut croire que les Américains savent trouver les arguments pour convaincre… notamment dès qu’il s’agit de mettre un bâton dans les roues de la France.
Canberra marche sur des œufs
Officiellement, ce « réexamen » américain vise à « garantir que cette initiative de l’administration précédente [celle de Joe Biden, NDLR] soit bien alignée sur le programme “America First” » de Donald Trump, a fait savoir un porte-parole du Pentagone dans un communiqué. Une simple formalité pour le ministère de la Défense australien,...