« Il n’y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d’expression, il n’en existe qu’un usage insuffisant. » Raoul Vaneigem Le 14 février dernier, lors de la réunion de Munich, J.D Vance avait déjà choqué et provoqué l’ire de l’Union européenne en déclarant : « Ce qui m’inquiète, c’est la menace de l’intérieur : le recul de l’Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales. […] Dans toute l’Europe, je crains que la liberté d’expression ne recule… »

Bis repetita ce vendredi 5 décembre. Au cœur de la polémique suscitée par Emmanuel Macron quant à la labellisation de l’information, l’administration américaine enfonce le clou avec la publication d’un document titré « Stratégie de défense nationale », dans lequel elle fustige à nouveau la censure de la liberté d’expression et augure de « l’effacement civilisationnel de l’Europe ». Cette vision américaine de l’Europe ne traite bien sûr pas d’un mal uniquement franco-français. Mais il faut reconnaître qu’en enchainant sur le contrôle des médias quelques jours seulement après avoir communiqué sur les dangers que les réseaux sociaux font peser sur la démocratie, notre président offrait, probablement à son insu, mais sur un plateau d’argent, l’opportunité pour l’administration Trump de publier son rapport.

La liberté d’expression, mythe ou réalité ?

La liberté de penser préside à la liberté d’expression. La pensée est immatérielle, elle prend naissance dans un intellect et n’appartient pas au monde physique. Tout un chacun peut imaginer une infinité des idées les plus folles sans que cela ne gênât personne. La liberté d’expression représente a contrario la matérialisation de la pensée. La parole donne substance à la pensée. Elle peut alors être perçue par un auditoire. Jusqu’alors confinée dans l’isolement d’un cerveau lambda, elle se communique, se partage avec la multitude, et c’est bien là le problème. « La langue est la meilleure et la pire des choses »....