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SCAF : la France prête à engager le bras de fer avec Berlin ?

ARTICLE. Paris aurait averti Berlin qu’elle souhaiterait monter à 80 % de participation dans le projet d'avion de chasse européen, au lieu du tiers initialement convenu. Un bras de fer engagé avec l’Allemagne, qui n’entend pas céder.

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NICOLAS MESSYASZ/SIPA


Si les relations entre la France et l’Allemagne sont plus cordiales depuis qu’Olaf Scholz a cédé la place à Friedrich Merz, l’ambiance entre les deux pays pourrait se tendre autour de la question du SCAF. Le système de combat aérien du futur doit remplacer le Rafale français ainsi que les Eurofighters allemands et espagnols à l’horizon 2040. Alors que le dossier enchaîne les retards, d’après une source de l’industrie de la défense interrogée par l’agence Reuters, la France souhaiterait passer à 80 % de participation dans le projet SCAF.

Assez logiquement, la proposition française fait bondir Berlin. Si ce mercredi 9 juillet, Friedrich Merz s’est voulu ouvert à un échange, il n’en est resté pas moins ferme sur ses positions. « Nous avons décidé de régler définitivement cette question au cours des prochains mois », a-t-il expliqué à la presse, expliquant se préparer aux « prochaines réunions avec le gouvernement français ». En guise de conclusion, il a rappelé la position allemande, se disant « pleinement déterminé à rester fidèle aux accords que nous avons conclus avec la France et l’Espagne concernant le SCAF ». Soit, plaider le statu quo.

Si l’Allemagne réagit, c’est que la France tente un coup de force industriel auquel elle ne les a pas habitués ces dernières années. Initié en juillet 2017 entre l’Allemagne et la France, le programme SCAF a intégré depuis 2019 un troisième pays, l’Espagne. En a résulté une répartition tripartite des tâches entre Dassault Aviation (France), Airbus (Allemagne) et Indra Sistemas (Espagne), à hauteur d’un tiers chacun. Entre la répartition des tâches et la gestion des droits de propriété intellectuelle, le projet a accumulé les retards et frustré les industriels concernés.

L’énigme Macron


C’est tout du moins la position clairement affichée par Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, qui s’en est longuement...

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