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Pour faire plaisir à Trump, déshabiller l’hôpital pour rhabiller l’Otan

ARTICLE. D’un côté, le gouvernement français annonce des coupes budgétaires dans la santé pour tenter de contenir le dérapage des finances publiques. De l’autre, il accepte sans broncher l’exigence de Donald Trump d’augmenter les dépenses militaires.

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Crédits illustration : ©Piroschka Van De Wouw/AP/SIPA


Les comptes ne sont toujours pas bons. La dette publique de la France a encore augmenté de 40,5 milliards d'euros par rapport au trimestre précédent. Elle atteint aujourd’hui 3 345,8 milliards d'euros à la fin de ce premier trimestre 2025, soit 114% du produit intérieur brut (PIB). Les hommes de Bercy ont donc ressorti la calculette, et envisagent désormais cinq nouveaux milliards d'euros d’économie supplémentaires cette année, pour tenir l'objectif de déficit public de 5,4% du PIB.

Pour cela, les hommes gris ont sorti la dégauchisseuse. Et les premiers coups de rabot seront pour la santé. Le gouvernement prévoit d’économiser 1,7 milliards d’euros, a annoncé la ministre du travail et de la santé, Catherine Vautrin, mercredi 25 juin. La ministre envisager de taper dans les réserves, « 700 millions d’euros » destinés à l’hôpital et le médico-social, et 500 millions d’euros sur le médicament. Sont également au programme un report de la hausse des tarifs des kinés et des médecins spécialistes, ainsi que la réduction des indemnités journalières, versées par l’Assurance-maladie en cas d’arrêt de travail. Outre ces 1,7 milliard d'euros, le gouvernement a aussi prévu trois milliards d'euros d’économie sur des crédits prévus pour l'État.

Au niveau national, l’heure est donc au serrage de ceinture. Une ambiance bien différente de celle du sommet de l’OTAN, le premier du nouveau patron Mark Rutte, qui s’est tenu les mardi 24 et mercredi 25 juin à La Haye. Le Néerlandais a mis les petits plats dans les grands pour satisfaire Donald Trump. Il faut dire que depuis qu’il est de retour aux affaires, le président américain n’a cessé de menacer les 31 autres pays de l’organisation de ne plus les défendre s’ils n’augmentaient pas leurs dépenses militaires. Message reçu le doigt sur la couture. Les membres de l’Otan ont entériné un accord obligeant chacun...

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