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Céline Revel-Dumas : « Les dérives de la GPA sont graves et documentées dans de nombreux pays »

ENTRETIEN. Un débat fermé par le chef de l’État, un Parlement européen qui reconnaît la gestation pour autrui (GPA) comme « une traite d’êtres humains »... En apparence, sur l’échiquier politique, la plupart s’y opposent. Mais la récente polémique suite aux propos de Marion Maréchal ravive les craintes de voir les progressistes se démener pour légaliser cette pratique dans les années à venir. Selon l’essayiste Céline Revel-Dumas, auteur de GPA, le grand bluff, la GPA n’est en aucun cas éthique.

Gestation pour autrui
©ISA HARSIN/SIPA


Front Populaire : La tête de liste du parti Reconquête!, Marion Maréchal, a été au cœur d’une polémique la semaine dernière pour avoir dénoncé la gestation pour autrui (GPA) en commentant « Où est la maman ? » après la publication du couturier Simon Porte Jacquemus et de Marco Maestri annonçant l’arrivée de leurs jumeaux. « Quand je m’oppose aux mères porteuses, je m’y oppose pour tous les couples, qu’il s’agisse de couples homosexuels ou de couples hétérosexuels », s’est-elle défendue après les accusations d’homophobie. Qu’est-ce que cette polémique dit de notre époque ? 

Céline Revel-Dumas : Les questions soulevées par la GPA sont nombreuses. Il est question de l’indisponibilité du corps humain, et plus précisément encore, selon moi, de son intégrité qui unit en son sein la question physiologique et psychologique. Car comment penser le corps sans penser l’individu dans son entier, c’est-à-dire avec sa dignité d’homme ou de femme ? La question de la grossesse est plus spécifique et complexe encore : elle est un phénomène unique dans lequel un être - la femme - porte en elle un autre être. En France, à partir de la 14e semaine de grossesse - délai fixé par la loi du droit à l’avortement -, la mère porte en elle un individu en puissance. Ce n’est que lorsqu’il naît « vivant et viable » que l’enfant acquiert une personnalité juridique. Il...

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