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Michel Aubouin : « La surreprésentation des étrangers dans le logement social s’explique en grande partie par l’inertie du système »

ENTRETIEN. Dans une récente note pour la Fondapol et pour l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, Michel Aubouin, ancien préfet, dresse l’état des lieux d’un système français du logement social à la dérive, inadapté aux réalités actuelles.

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Quartier Papus, à Toulouse.© FRED SCHEIBER/SIPA


Front Populaire : Comment définir la singularité française dans le logement social ?

Michel Aubouin : Le logement social, en France, se distingue d’abord par son ampleur. Ensuite, par un mode de construction marqué par le collectivisme. Enfin, par une définition étroite qui, d’une certaine façon, n’englobe pas la totalité des logements occupés par les ménages à faible revenu. Peut-être faudrait-il, pour être plus juste, le nommer « logement public » et cesser d’utiliser le terme « social », qui ne correspond plus à sa nature singulière.

Le logement social occupe une place considérable en France. Près de onze millions de Français et d’étrangers y habitent, sans compter les squats et les sous-locations. Le parc français représente désormais un quart de l’ensemble des parcs des 27 pays de l’Union européenne. Il est né en 1958 d’une volonté étatique et n’a jamais quitté depuis la sphère de l’Etat. Les grands bailleurs gèrent des centaines de milliers d’appartements et les élus locaux ont été, peu à peu, dépossédés des...

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