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Premier tour de la présidentielle roumaine : « Un véritable séisme politique »

ENTRETIEN. Avec plus de 40 % des voix, George Simion, le chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), réalise une percée inattendue. Après l’annulation du premier tour et l’interdiction du candidat Câlin Georgescu, c’est un signal d’avertissement envoyé par les Roumains aux européistes, analyse l’essayiste Nikola Mirkovic.

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Crédits illustration : ©Lucian Alecu/Shutterstock/SIPA


Front Populaire : ⁠Le candidat nationaliste George Simion est arrivé en tête avec plus de 40 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle roumaine, soit presque deux fois le score de Câlin Georgescu en novembre dernier. Comment analysez-vous ces résultats ?

Nikola Mirkovic : Les résultats du premier tour de cette élection présidentielle représentent un véritable séisme politique pour la Roumanie. Malgré une pression médiatique incroyable et une ingérence européenne omniprésente, le candidat antisystème Simion s’est imposé contre l’establishment roumain mondialiste et a déjoué les pronostics. Ce résultat est inattendu, surtout pour le camp européiste qui essuie une lourde déconvenue.


FP : Quelle influence a eu l’annulation de l’élection présidentielle et l’interdiction de la candidature de Câlin Georgescu sur ces résultats ?

NM : L’annulation de la victoire de Câlin Georgescu a été vécue comme un traumatisme pour de nombreux Roumains. Le fait que les élections aient été validées au premier tour des élections présidentielles par la commission électorale, avant d’être annulées par la cour constitutionnelle a choqué de nombreux Romains. Les résultats des élections d’hier ont montré la colère des Roumains.

L’interdiction de Câlin Georgescu a eu l’effet contraire de celui escompté par l’establishment. C'est un retour du boomerang contre ceux qui veulent contrôler la démocratie.

Le vote pour Simion — qui fait plus que les précédents scores de Georgescu et Simion réunis lors du dernier scrutin — est un message clair envoyé par les Roumains. Ils sentent que l’on veut leur confisquer leur droit légitime de choisir ce qui est bon pour eux. Les Roumains n’ont pas été dupes ni du jeu de Bruxelles, ni du jeu des juges, ni du jeu des médias. L’interdiction de Georgescu a eu l’effet contraire de celui escompté par l’establishment. Il a encouragé les Roumains à voter massivement pour le candidat qui se rapprochait le...

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