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PfizerGate : Ursula von der Leyen doit montrer les SMS, tranche le juge

ARTICLE. Pour le Tribunal de l’Union européenne, la Commission européenne ne pouvait pas refuser de communiquer les SMS échangés entre Ursula von der Leyen et le patron de Pfizer lors des négociations sur les vaccins anti-Covid.

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Crédits illustration : ©John Thys/AP/SIPA


Au bout du compte, les tentatives de défausse de Bruxelles auront fini par échouer. Ce mercredi 14 mai, le Tribunal de l'Union européenne (TUE) — l’une des deux instances de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), chargée des recours directs introduits par des particuliers, entreprises, et parfois États membres — a infligé un premier revers judiciaire à Ursula von der Leyen pour son refus de se plier aux règles de transparence. Le juge européen a sanctionné la Commission pour avoir refusé de transmettre à Matina Stevis, une journaliste du New York Times, une série de documents relatifs aux négociations entre la patronne de la Commission européenne et le PDG du laboratoire pharmaceutique Pfizer, Albert Bourla. La patronne de la Commission s’était arrogé le droit de négocier elle-même l’achat de près d’1,8 milliard de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, pour toute l’UE, pour la modique somme de 35 milliards d'euros.

Une négociation à huis-clos, qui a fini par susciter l’intérêt du quotidien américain, qui a demandé accès aux communications. Mais à l’époque, la Commission européenne avait refusé de transmettre à la journaliste les fameux SMS échangés entre von der Leyen et Bourla entre le 1er janvier 2021 et le 11 mai 2022… prétextant qu’elle ne les avait pas en sa possession. Petit problème : « En règle générale, tous les documents des institutions devraient être accessibles au public », rappelle le Tribunal. En affirmant qu’elle n’avait pas les SMS, la Commission s’est crue hors d’atteinte, l’inexistence des documents étant ainsi présumées. Sauf que la Commission a formulé des réponses fondées « soit sur des hypothèses, soit sur des informations changeantes ou imprécises », note le Tribunal, ce qui a suffi à le convaincre que quelque chose ne tournait pas rond. En l’occurrence, la communication de Bruxelles avait plusieurs fois varié, assurant d’abord...

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