Février 2022. Emmanuel Macron se rêve en pharaon de l’énergie. Après avoir contribué à détériorer la filière du nucléaire en France par des objectifs de mix électrique absurdes hérités du hollandisme, après avoir fermé la centrale de Fessenheim, le voilà qui annonce la relance du nucléaire en France avec la construction de six EPR2, et plus si affinité, en l’occurrence huit supplémentaires en option. Depuis le silence a succédé au tintamarre jupitérien et bien malin celui qui pourra dire quand débuteront réellement les travaux et quand fonctionneront les futurs réacteurs promis.

Alors que sont toujours inconnues les modalités de financement d’un tel programme, alors que l’on en ignore toujours les détails de la conception — cette question ayant en partie été la raison de la fin de contrat du précédent PDG d’EDF Luc Rémont, remplacé depuis par Bernard Fontana — seuls sont connus les futurs emplacements. Ils sont au nombre de trois et accueilleront chacun deux réacteurs : Penly (Normandie), Gravelines (Nord) et enfin, Bugey (Ain). Mais alors même qu’aucune goutte de ciment n’a encore été coulée sur le site, la justice est venue cette semaine mettre un frein au projet.

Ce mardi 9 décembre, le tribunal administratif de Lyon a annulé deux décisions d’urbanisme relatives à l’implantation des deux réacteurs sur Bugey, pour le plus grand plaisir des plaignants, des riverains accompagnés de l’association Sortir du nucléaire Bugey. En l’occurrence, la justice a annulé la modification du schéma de cohérence territoriale (SCOT), ainsi que la révision du plan local d’urbanisme (PLU). Deux étapes administratives indispensables au déploiement du chantier qui aboutira à la construction de deux réacteurs d’une puissance de 1 670 MW chacun.

EDF cherche à rassurer

Le SCOT avait été adopté en février 2023 et prévoyait l’urbanisation de 150 hectares de terres agricoles et de carrières, situées sur...